mercredi 22 novembre 2006

Sur les routes du temps…

Je l’ai d’abord entendue…. Puis, je l’ai vue… là… à quelques pas de moi… sa voix était claire, mélodieuse, vive, sure… pas la moindre trace du chevrotement de l’âge. Elle m’a plue instantanément… elle m’a conquise…

Je l’ai immédiatement aimée… de cet amour qui donne tant sans rien demandé en échange… cet amour parfaitement brut et pur… le sentiment personnifié… non pas l’attirance charnelle… non… l’émotion… la perception qui pousse parfois les hommes à se rapprocher à la première seconde…

Elle était belle… pas seulement de mon point de vue… non… de cette beauté indéniable que seule la marque du temps peut laisser sur l’humain qui ne le fuit pas… elle était belle d’expériences, d’épreuves, de joies, de peines, de souffrances, de plaisirs… si fragile et si forte à la fois… sa peau translucide souvenir d’un passé bien chargé l’ayant affaiblie, son regard bleu pur si clair, témoin d’un futur encore bien radieux… je lui ai sourit… manifestation timide silencieuse et affirmée de mon inclination… Elle a compris… et m’a répondu…

Elle, la presque octogénaire a béni mon futur de ce simple mouvement… et l’espace de ce sourire, nous nous sommes trouvées, retrouvées, comprises et les 50 ans de différence n’y ont rien changé… elle a fait un pas vers mes 30 ans j’en ai fait un vers ses 80… et pas d’hésitation… ni d’elle… ni de moi…

Il est des personnes qui en un regard comprennent vos doutes, vos incertitudes et les balayent d’un sourire… en quelques secondes, ils répondent à des questions que certains mettront toute une vie à ne jamais se poser, se contentant d’en frôler le malaise sans jamais rien pouvoir identifier…

Je ne la connais pas… elle non plus… on ne se reverra sûrement jamais … et pourtant, je sais que je ne l’oublierai plus…

Je vous le dis Madame… vous êtes radieuse de vie…

Merci… merci de m’avoir regardée…

mercredi 15 novembre 2006

2 – Petit bien grand

- Triste Sire vous m’avez fait appelé ?

- Oui gentil bouffon, il m’a été ouie dire que tu pourrais peut-être me divertir…

- Certes petit Prince laideron et de quelle tristesse voulez-vous guérir ?

- De mon âme par tant de pauvreté dévorée…

- Quelconque offrande vous aurait elle était faite votre désuète Majesté ?

- Je ne sais de quoi tu m’entretiens là joli baladin, peux tu préciser ?

- Avec plaisir, vous aurait on offert quelques écus pour votre âme sa négligeable Altesse ?

- Assurément non adorable histrion, bien que je conçoive ma petitesse…

- Oh mais j’affirme haut et fort que sa burlesque Souveraineté n’a que de grandeurs…

- En ce cas gracieux plaisantin pourquoi m’affubles tu de surnoms dévalorisants et moqueurs ?

- Pour vous prouver céleste Excellence que votre âme de pauvreté n’est empreinte…

- Et de quelle façon me prouves tu pareille affirmation ?

- De par votre grande générosité tolérante à mes diatribes et imputations…

- Je te suis reconnaissant gentil bouffon, mon cœur à présent plus léger se sent…

- Rien n’est plus plaisant que de redonner le sourire à cœur si indulgent, si compatissant…