samedi 31 mai 2008

génémorosité



free music



Aujourd'hui s'est tenu le 3ème forum LGBT de la région PACA, organisé par l'association Entre'L... Il y a 3 ans, Françoise Sabatini, présidente de l'association, décidait de monter ce projet pour plusieurs raisons, les plus importantes étant, d'une part une aide active à la lutte contre le sida, d'où un reversement systématique et total des bénéfices faits durant ce forum... et d'autre part, permettre une ouverture du monde culturel LGBT aux frontières de la région mais aussi et surtout par delà les autres régions, voire l'international... Ainsi, en 3 ans ce sont de plus en plus d'associations qui rejoignent ce collectif qui dure plusieurs jours, et prend de plus en plus d'ampleur... Bravo Françoise !! un beau pari, une belle réussite !!
Tous les ans, nous avons bien sur, la visite des "officiels"... c'est je crois le moment que je préfère... chacun y va de sa petite touche personnelle, et pour certains ça ressemble plus à l'arrivée d'éléphant en terre de porcelaine qu'à un réel intérêt, j'entends par là MANIFESTE, du projet et de ses objectifs...
La première année c'était un peu chaotique, nous étions tous (représentants d'assoc et responsables de stands divers) un peu perdus dans l'organisation... Je me souviens avoir vu débarquer devant mon stand, un type que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve, me tendre la main, sourire ultra-brite qui te flash le cerveau à la Men In black "Bonjour, Patrick Allemand, 1er secrétaire f... (...) bla bla bla j'ai pas entendu la suite c'était trop long... Gni? c'est quoi ce zouf? j'ai spontanément tendue MA main sans regarder la personne et répondu "Joséphine Boidelo, rien du tout..." Il a regardé le stand d'un air affairé, mais bon, même si les oies du Capitole n'avaient pas encore pris leur envol, faut pas me prendre pour une truffe... il a trimballé son air affairé et concentré, de stand en stand... affaire classée...

L'an dernier, cette fois, je sais qui est le sieur Allemand, j'ai entendu son laïus durant le meeting sur les propositions de Ségo sans Ségo mais surtout j'ai observé, écouté, beaucoup lu aussi et cerne bien mieux le personnage... Le groupe Nice Pluriel se fait remarquer par la multiplicité de ses représentants qui se succèdent durant les diverses manifestations... c'est notamment, Monticelli le matin durant le forum, les Mottard, à la fermeture du forum (merci la pluie) puis à la pièce de théâtre le soir même...



et bien sur... costard Heckle & Jeckel, sourire d'occaz emprunté à la Joconde pour la journée, démarre la marche de l'Empereur... je vois 3 pingouins se matérialiser devant mon stand accompagnés de 2 "femelles" dandinant à leurs cotés , et un interprète (bah oui, les manchots ne parlent pas français semble t'il, et moi pas leur langage...) qui commence à énoncer et me désigner chaque interpellé, au cas ou je serai tellement débile que je pourrais les confondre : "Mr Patrick Allemand 1er vice..." oups j'ai déjà lâché l'affaire... décidément!! je me demande à quel moment je bug... là je ne peux m'empêcher... "Et le 1er machin là, il ne peut pas se présenter seul?" (aimable, on t'a dit d'être aimable, ce sont des gens im-por-tants...), le 2ème a très vite compris il se présente tout seul, comme un grand, Marc Concas et le 3ème idem, pas besoin de boy, il me dit même "mais oui, on se connait, on s'est déjà vus" (mais j'ai oublié qui c'est... sorry sire !!). Devant mon accueil chaleureux la marche de l'empereur reprend vers d'autres banquises moins glaciales... je regarde un moment passer d'iceberg en iceberg avec une dextérité impressionnante ce cortège de manchots (royal?)... un sourire par ci, une blagounette par là, une tape sur l'épaule, et le cercle est bouclé... show is off, on rentre à l'igloo !! ça c'est du rapprochement, de la vraie communication, du terrain, de l'action... ou je ne m'y connais pas...

Mais cette année est le meilleur cru de tous... petit rappel historique, des élections partielles ont eut lieu les 18 & 25 mai et il n'y a rien de prévu à l'horizon avant septembre prochain (au moins)... résultat, personne à la pièce de théâtre hier soir, le groupe Changer d'Ere, l'a fait, il est reparti à l'âge de pierre... Seul Zébulon a fait un tour furtif plus rapide que le F117 dans notre manège désenchanté...

Mais là où je m'interroge, c'est sur un point bien particulier concernant la corrélation effective entre les buts de la manifestation et ceux de nos officiels... après m'être renseignée, j'ai eu confirmation qu'en 3 ans, le sieur Allemand, n'a JAMAIS versé UN SEUL centime à la cause que nous défendons... pourtant, il y vient tous les ans... doit-on en déduire que dans son immense altruisme si caractéristique, le 1er vice Président, 1er fédéral, conte de... à non mince y a pas ça... bref, le kéké... il bénéficie d'un dégrèvement particulier concernant les dons aux opérations de solidarité? même la conseillère municipale Maty Diouf y est allée de sa piécette pour payer son verre de punch... c'est dire...
C'est fini le temps où serrer des mains faisait rougir ces dames et bomber le torse de ces messieurs !!!! fini l'ère où on pouvait entendre "j'ai vu Patrick Allemand en personne, il m'a serré la main !! je vais voter pour lui !!" La vox populi s'exprime sur des actions, du réel, de la participation, de l'implication... le kékéboy's show, on s'en tamponne le coquillard... à un point tel que si vous pouviez l'imaginer, vous auriez une petite idée de l'infini... alors...? oubli de notre part...? ou de la votre Sire Allemand?

Par contre, Monsieur Mottard, je tiens tout d'abord à te féliciter, et par toi Doms aussi évidemment, pour ta générosité... malheureusement, à l'instar de la politique, la générosité peut avoir plusieurs couleurs alors j'ajouterai puisqu'il faut tout expliquer, que la votre est naturelle et sans faux-semblant... ensuite, te remercier sincèrement, car cela, si je n'en fais pas état , personne ne le fera (plus occupés à te trouver des vices dignes d'Edgar Poe ascendant Kubrick) , tu n'avais aucune raison "politique" aujourd'hui de faire le tour des stands, d'y passer au moins 20 minutes avec chaque responsable mais surtout de participer financièrement à l'action contre le sida, 1er objectif de cette manifestation... Je tiens à préciser (j'espère que tu ne m'en voudras pas), que Patrick Mottard a acheté et/ou participé à TOUS les stands !!!! Par ailleurs c'est le SEUL officiel qui se soit déplacé hier soir pour la 2ème pièce créée par l'association Entre'L !!

Que le premier qui voit là dedans un simulacre de manœuvre politique me jette la première pierre... celle que je lui renvoi de suite a des allures de David vs Goliath...
car si tel était VRAIMENT le cas, alors le triste sire est un bien piètre stratège... va falloir se positionner dans la concurrence... manœuvre... ou pas manœuvre...? dans tous les cas... échec... et mat !!

mardi 27 mai 2008

Carolo ma cékoi?



Samedi 31 mai l'association Entre'L, dont la présidente fait partie de liste Nice Autrement, organise le 3ème forum LGBT de la région PACA... de 10.00 à 17.00 aux jardins Albert 1er... Venez nombreux !!



free music




une partie de la Place Ducale avec au fond le musée Rimbaud
(j'sais pas comment y ont fait pour avoir une prise avec beau temps...)

Carolomacériens d'après vous qu'est-ce donc que cela?
Eh bien ce sont les habitants de la ville de Charleville-Mézières... ça vient de la fusion des deux villes, dont les habitants étaient avant les Carolopolitains et les Macériens... et qui dit Carolo (actuelle) dit...?
Le festival mondial de Marionnettes !! en effet... mais encore?
La Place Ducale !! aussi oui, soeur jumelle de la Place des Vosges (les deux constructeurs étaient frères je crois, les Métezeau)
Charles de Gonzague (fondateur de Charleville) !! c'est vrai !! et là faut déjà bien connaitre la ville et son histoire... mais encoreuuh...
Le chevalier Bayard? ouais !! là aussi faut déjà en connaitre un bout sur les Ardennes...
Pour la petite histoire c'est une double légende qui porte le nom de Bayard... Le chevalier qui a défendu Charleville contre Charles Quint et le cheval Bayard unique monture des quatre fils Aymon (Renaud, Guichard, Alard et Richardet - 4 autres et c'était bon on avait le traineau du père noel...) qui eux aussi se sont illustrés par leurs exploits en forêt ardennaise et contre un autre Charles, un certain Charlemagne...

Le grand marionnettiste est une horloge monumentale créée par Jacques Monestier à qui l’on doit déjà plusieurs horloges monumentales. Il présente chaque jour de 10h à 21h en 12 tableaux la vie des 4 fils Aymon et de leur cheval Bayard. Les 12 tableaux sont donnés en une seule représentation tous les samedis à 21h15. Ses mains de géant agitent les différents protagonistes au sein du castelet (le cadre bleu).

Mais c'est pas à Charleville qu'est né Rimbaud ? YES !! ah ben voilà...
Ah Rimbaud... sacré personnage que celui-là... dès que vous mettez un pied à Carolo city, la 1ère chose qui vous est expliquée c'est que c'est la patrie (THE patrie) de Rimbaud... vous vous dites alors "wouhaa", puis, " purée qu'est-ce qu'il est venu s'enterrer ici?" l'est né ici (1854), nuance... l'a pas eu le choix du tout !! et surtout il s'est tiré le plus vite possible... même s'il est revenu un nombre incalculable de fois jusqu'à 20 ans à peu près... c'est que Rimbaud, il avait la bougeotte et dans la majeure partie des voyages c'était à pied, l'Homme aux semelles de Vent"... France, Italie, Angleterre, Allemagne, Autriche, Belgique, Hollande, Danemark, Norvège, Égypte, Chypre, le Yémen et l'actuelle Éthiopie, pays où il restera le plus longtemps puisqu'il s'y établit dix ans à partir de 1881...Rimbaud à l'époque Verlaine
Ses œuvres, Rimbaud les crée toutes en six ans, de 1869 à 1875 environ... période très perturbée durant laquelle il aura sa relation tumultueuse avec Verlaine... c'est notamment "Bateau Ivre", "Voyelles", "Illuminations", et "Une saison en enfer"... Auparavant, il s'illustre par son génie très prolixe en remportant bon nombre de concours d'écriture, ce qui le fait remarquer par un de ses enseignants, qui dira de lui "Il finira mal. En tout cas, rien de banal ne germera dans sa tête : ce sera le génie du bien ou du mal".

Le musée Rimbaud
A sa mort, Rimbaud, ne semble pas avoir conscience qu'il est devenu un des poètes les plus connus et reconnus de France... Mais une chose est sure, il a passé sa vie à chercher... et je pense qu'il n'a jamais trouvé... il a fait avec ce qu'il avait faute de mieux... mais à l'instar de Virginia Woolf, dans une autre mesure et exprimé de façon bien différente, il s'est heurté à un monde qui ne le comprenait pas et qu'il n'acceptait pas... l'idée de ce post m'est venu en lisant celui de Marion...

Rimbaud explorateur, le moins connu des deux personnages...

alors, faut pas croire hein, des histoires à carolo, il y en a un paquet... il y a tout ce qui s'est passé ensuite durant les 2 guerres et là ça pullule d'informations... alors bah peut-être une autre fois, je vous fait le Laboureur et ses neufs bœufs, la ligne Maginot, le climat siii particulier, la route Napoléon, la Meuse qui gèle en hiver, etc...

dimanche 25 mai 2008

Et y a une vie après le festiv...





free music


bah oui... il y a le concours Eurovision !!!!
Depuis une semaine j'entends mes voisins (70 et 78 ans) ronchonner tant et plus après le gorille neandertalien que la France a ressorti de sa grotte pour la représenter à cette autre sacro-sainte institution qu'est l'Eurovision... d'après leurs descriptions, j'imaginais déjà l'hibernatus en costard pingouin noir et micro cravate, se déhanchant lamentablement, ses longs cheveux confondus à sa barbe (dixit leurs dires) et chantant en anglais !! Oh my God !! What a shame !! (quelle honte)
Et je me disais, mais qui sont-ils donc allés chercher? l'ont trouvé où encore celui-là?
Quelle ne fut pas ma surprise hier soir en découvrant que l'homme des cavernes n'est autre que Sebastien Tellier, The Sebastien !!


Alors c'est vrai que coté look, Tellier c'est fashion victime... mais plus victime que fashion !! Du genre gourou ascendant little maquereau... mais son génie n'a d'égal que son allure et... son système pileux... les deux sont outrageusement développés...
perso son look je m'en tamponne le coquillard, mais sévère... par contre, son génie créatif là j'y suis on ne peut plus sensible... Tellier c'est d'abord La Ritournelle... des mélodies lancinantes, langoureuses, des sons moites... Le chanteur-compositeur français redonne corps au terrain de jeu du Serge Gainsbourg du début des années 1970, aidé à la production par les Daft Punk... ça dépote... forcément... Mais c'est selon moi un mélange de Satie, d'Aphrodite's Child, de Mertens...
Tellier c'est avant le tube Dolce Vita... toute une génération bercée par ce tube sucré et duveteux post Polnareff/Juvet... Tellier c'est tout de même la BO de "Lost In Translation" De Sofia Coppola... Tellier c'est, une création originale non commercialisée pour la pub des Autoroutes du Sud, notamment au moment de leur passage en bourse (je crois), musique qui a tellement plu au public pubovore que partout sur le net on voyait des messages pour se procurer le morceau introuvable... Tellier c'est, La Ritournelle utilisée par Loréal pour certains de ses clips, et BO du film "Narco" de Tristan Aurouet & Gilles Lellouche... et pour finir il vient de signer la BO du film "Steak" de Quentin Dupieux...
Il est d'abord produit par la maison de Prod du groupe AIR, dont il assure d'ailleurs la première partie durant toute leur tournée en 2001... Sur scène il s'accompagne de Pamela Kurstin, virtuose de thérémine, qui enregistre un albums nommé Gymnopédia en hommage à un certain Erik Satie... tiens tiens... comme la terre est ronde...
Artiste éminemment controversé !! il insupporte les uns, pendant que les autres le subliment...

Le choix de FR3, a provoqué une polémique, le député UMP (au hasard) de l'Oise F.M Gonnot allant jusqu'à se dire « choqué» du choix d'une chanson en anglais pour représenter la France et évoquant un «mauvais signe adressé à toute la communauté francophone» a demandé au ministre de la culture d'intervenir auprès de France 3 et de l'eurovision pour qu'une chanson interprétée en français représente la France. Sombre C.. !! Pourtant, en 1996, une autre langue que le français a représenté la France au concours Eurovision. Il s'agissait de Diwanit Bugale interprété en breton par Dan Ar Braz... et en 1990, le titre pas français White & black blues arrive 2ème... en 1994 c'est Mama Corsica qui arrive 4ème... hmm?

À propos de la sélection de sa chanson, Sébastien Tellier déclare : « Ce n'est pas parce que je chante en anglais à l'Eurovision que demain matin la baguette sera moins bonne». Il a accepté de «rajouter quelques lignes en français» dans sa chanson. Mais surtout, s'il avait gagné, on le bassinerait pas avec cette histoire de revendication cocorico !! là on dirait, que la France c'est le pays de la diversité, de l'ouverture des frontières (en sens unique surtout) bla bla bla...

Et quand on y regarde d'un peu plus près voilà ce que l'on trouve dans la mouture textuelle de nos voisins bien malins d'utiliser leur langue natale pour cacher... heu... bah voyez par vous même... Une chanson qui parle de poulet pour l'Espagne, un Dindon pour l'Ireland, un fermier pour la Bosnie... hmm ok... un coq pour la France?

Palme d'or française !!


Palme d'Or
: Entre les murs de Laurent Cantet

Grand Prix :
Gomorra de Matteo Garonne
Mise en Scène :
Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan
Jury :
Il Divo de Paolo Sorrentino
Scénario : Le Silence de Lorna des frères Dardenne
Acte
ur : Benicio Del Toro (Che)
Actrice : Sandra corveloni (Linha de Passe)

Prix spécial du 61ème festival pour Un conte de noel d'Arnaud Desplechin et l'ensemble de sa carrière à Catherine Deneuve...

De mon palmarès idéal, aucun film ne figure dans celui du jury, mais je ne regrette absolument pas, cette mouture 2008 est tout à fait représentative du cinéma et des récompenses tels que je les entends !! Sean Penn avait annoncé une palme qui récompenserait un réalisateur qui a cnscience du monde dans lequel il vit... c'est chose faite... il n'a pas failli !! Bravo Sean !!

Dans le palmarès que j'avais imaginé, je ne suis pas mécontente de voir apparaitre 4 des films cités (en comptant le prix spécial), sans avoir visionné les films, ce n'est pas si mal...
Du coté de nos festivaliers cinévores, là aussi de belles performances surtout pour Doms qui avait cité 4 des films primés dont la palme, Bravo !!
Patrick de son coté avait annoncé 2 films dont la Palme, là aussi, Bravo !!
Et pour terminer en beauté, que les fan
s de Delta de Kornel Mundruzco (nous l'avions tous trois sélectionné) a obtenu le prix de la critiques internationale attribuée par un jury de journalistes !!

The last but not the least !!



free music




Entre les Murs de Laurent Cantet (France)

Je ne le connais pas, jamais vu un de ses films... ce festival aura eu une particularité non négligeable, me concernant tout du moins, c'est la découverte de nouveaux réalisateurs en nombre important cette année !!

il me fait penser à quelqu'un le pauvre...
L'histoire
François est un jeune professeur de français dans un collège difficile. Dans sa volonté d'instruire sans pour autant domestiquer, François n'hésite pas à aller chercher les adolescents là où ça fait mal, les mettant souvent face à leurs limites afin de les motiver. Quitte à prendre parfois le risque du dérapage.

Rendez-vous à Palerme de Wim Wenders (allemagne)
Alors lui, rien que d'écrire son nom ça m'émeut !! Il fait partie de ces artistes que j'apprécie dans leur totalité... l'homme, l'œuvre, l'image, la pensée... C'est bien sur "Les Ailes du Désir" film plus que culte et plus que sublime, mais aussi "Paris-Texas" avec lequel il a d'ailleurs été primé à Cannes (je ne sais plus l'année)... Une deuxième palme ne serait pas pour me déplaire, forcément...

Wim Wenders & Takeshi Kitano
L'histoire
Finn, photographe mondialement connu, échappe de peu à la mort. L’incident remet brutalement en questions son existence trépidante. Sous le prétexte d’une séance photo avec son amie Milla, il s’envole pour Palerme, où il est bientôt poursuivi par un étrange inconnu…


Je voudrais terminer cette session 2008 en parlant encore (et encore) d'un réalisateur qui reste à mes yeux un des artistes les plus "artistiques" qui soit, Abel Ferrara !! C'est à mes yeux un véritable artiste dans toute la liberté du terme !! corrosif, impénitent, intrusif, dérangeant, toute sorte de qualificatifs peuvent le définir... mais c'est surtout cette faculté rare de faire ce qu'il veut, comme il veut, quand il veut qui reste pour moi son atout majeur... une vision du monde comme je l'aime, des personnages dont il fait toujours ressortir les cotés les plus obscurs sans mièvrerie ni concessions... ça donne des films d'une haute densité émotionnelle et d'une qualité si violente qu'il en passe presque inaperçu tant ça perturbe... Ferrara c'est Bad Lieutenant, China girl, King Of New-York, Nos Funérailles etc etc... pour ceux qui ne connaissent pas, à découvrir absolument !!

Voilà, le festival 2008 s'achève et avec la dernière ligne droite, bien sur un petit pronostic de palmarès...

Mon idéal serait:
1- Palermo Shooting 2- Adoration 3- Delta 4- Two Lovers 5- 24 city

mais je vois plus un résultat du genre:
Palme d'Or : Valse avec Bashir - Changeling (oseront-ils?)
Grand Prix : Un conte de Noel (pour montrer que l'on pense aux français... on choisi le film le plus incompréhensible... "What the fuck is that?")
Mise en Scène : Les trois singes (mieux vaut Tarr que jamais !!)
Jury : 24 City
Scénario : Synecdoche pour rappeler à Kaufman que scénariste il est et restera...?
Acte
ur : Benicio Del Toro (Che)
Actrice : Arta Dobroshi (Le Silence de Lorna) -
Martina Gusman pour Leonera

Jury à tendance coloration grand public cette année avec Portman, Cuaron et Penn lui-même...
Eastwood parce que le président du jury a lui-même joué dans Mystic River et qu'Eastwood malgré plusieurs films présentés à Cannes, n'a jamais rien reçu... Bon et puis la Valse de Bachir, avec un jury composé de plusieurs membres anti-guerre, il a vraiment toutes ses chances... Ensuite, le Grand prix et La mise en scène c'est un peu des prix de consolation... le Jury c'est le petit film sorti de nulle part qu'on veut promouvoir... Une troisième palme d'or aux frères Dardenne serait pour moi la confirmation que cette grande institution n'a plus rien d'objectif et que le cinéma n'y est plus l'inconnu indispensable de l'équation... ça signifierait aussi, que l'ouverture vers l'extérieur, le différent, le pluralisme n'est plus de mise et qu'il suffira à l'avenir de faire du cinéma "Dardennien" pour être primé... et ça, je cautionne pas !!

Petite info pour Zibra qui sera surement heureuse de savoir que de tous les films primés l'an dernier, seul Persepolis a atteint le million de spectateur en salles...

samedi 24 mai 2008

Un americain à Cannes...




free music


Synecdoche, New-York de Charlie Kaufman (USA)
Un des rares scénaristes à passer derrière la caméra, Kaufman est aussi un des rares de sa profession à être connu et reconnu... le nombre de récompenses qu'il a reçu pour ses quelques écrits, parce qu'en plus il n'en a pas fait tant que ça, est impressionnant... il est l'auteur notamment de "Dans la peau de John Malkovich" de Spike Jonze, "Human Nature" de Gondry, du 1er film de Clooney réalisateur dont je ne me souviens plus le nom, et enfin "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" de Gondry aussi, dont je parlais il y a quelques jours...
Il vient présenter sa première réalisation cette année... de tous ces scenar seul le dernier Gondry a retenu mon attention... à voir donc ce que donnera celui-ci...

il a pas une vraie 'tite bouille celui-là?
L'histoire
À Schenectady, New York, la vie du metteur en scène de théâtre Caden Cotard est au point mort. Sa femme Adele l'a quitté pour une carrière de peintre à Berlin, emmenant avec elle leur petite fille Olive. Une nouvelle liaison avec la séduisante et directe Hazel a échoué avant d'avoir commencé. Et une maladie mystérieuse bloque systématiquement toutes les fonctions autonomes de son corps. Inquiet de voir sa vie s'enfuir, il déménage son théâtre dans un entrepôt à New York. Il met en scène avec ses acteurs une célébration du quotidien : chacun devra construire sa vie artificielle dans un décor imitant la ville de l'extérieur, et qui ne cesse de grandir.

Il Divo de Paolo Sorrentino (Italie)
lui aussi est un habitué de la Croisette même s'il a peu de films à son actif... Présent en 2004 avec "Les conséquences de l'amour", il se permet le luxe en 2006, d'une double présentation l'une comme acteur du Caïman de Nanni Morretti, l'autre pour proposer "L'ami de la famille"... un film assez zouf, voire carrément ovni avec une bande son qui colle à la pellicule comme rarement... une petite relève italienne à ne pas négliger !!


L'histoire
L'histoire du Premier Ministre italien Giulio Andreotti, lequel a été élu sept fois au parlement depuis 1946. Surnommé l'"Inoxydable", ou bien "El Divo", Andreotti a été jugé en 1992, pour ses liens supposés avec la Cosa Nostra. Il est également le commanditaire présumé de l'assassinat politique d'un journaliste italien. Portrait du personnage politique italien le plus important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

My Magic d'Eric Khoo ( Singapour)
Je ne le connais carrément pas !! Donc quand ce sera le cas bah on avisera hein... :))


L'histoire
Un homme noie sa dépression dans l'alcool. Tandis que son fils, élève brillant, a appris à vivre seul, manger seul, se débrouiller seul. Il s'occupe de son père quand celui-ci n'est plus en état de tenir debout. La relation est difficile entre le père et le fils. La mère les a abandonnés. La grand-mère est morte. L'argent manque alors que le fils en a besoin pour ses études.
Le père, un jour, décide de reprendre son ancien métier pour subvenir à l'avenir de son fils : il va redevenir magicien.

vendredi 23 mai 2008

Atom aux frontières...




free music


Adoration d'Atom Egoyan (Canada)

Voilà un autre réalisateur (un de mes petits chouchous) que j'aimerais voir primé... Très discret et pourtant tant de choses à dire, mais surtout, il le fait tellement bien !! Réalisateur canadien, né au Caire et d'origine arménienne, il privilégie souvent la solitude dans ses films, où l'on croise des personnages atypiques, écorchés... il me fait un peu penser à Harold Pinter à sa façon de décortiquer ses personnages, l'humour acide et vénéneux de Pinter en moins... une sorte de rigidité et de beauté glacée... une particularité aussi qui lui est vraiment propre ce sont ses bandes son très présentes dans les films... Atom Egoyan c'est surtout, entre autres, Ararat en 2002, La vérité nue en 2005 (en compétition à Cannes celui là je crois)... présent dans le projet collégial "Chacun son cinéma" avec "Artaud double bill", et membre du jury en 1996... Il me semble avoir vu quelque part qu'il sera à l'affiche dans un autre film en tant qu'acteur... un réalisateur à connaitre ou découvrir... vraiment...


L'histoire
Sabine, professeur de français et de théâtre dicte un article paru il y a quelques années sur une femme irlandaise enceinte arrêtée avant de prendre l’avion pour aller en Israël. Dans son sac, son fiancé jordanien avait déposé une bombe sans lui en parler. Simon, un des élèves, décide d’en faire une interprétation personnelle plutôt que de traduire mot à mot l’article. Il s’approprie l’histoire et fait croire qu’il s’agissait de ses parents. La professeure l’encourage dans ce mensonge afin de trouver sa vérité. Simon, qui passe son temps sur son écran d’ordinateur à jouer et tchatter, vit désormais avec son oncle depuis que ses parents sont morts dans un accident de voiture. Mais la vérité n’est pas simple, et une fois mise à nue, elle peut-être douloureuse.

A la frontière de l'aube (France)
Dans la famille Garrel je voudrais le fils... bonne pioche !! Dans cette famille on est tombé dans la marmite du cinéma ça ne fait aucun doute!! Le père, Maurice Garrel a une théorie de films à son actif, dont "Un coeur en hiver", j'avoue ne pas être specialiste de la filmo de Garrel père... Philippe le fils semble avoir commencé lui aussi une collec'... mais comme réal et/ou acteur (ou autre, prod, scénariste, technicien, etc)... là aussi je ne suis pas des masses calée sur sa filmo... le seul que je connaisse un peu et par lequel j'ai découvert la dynastie, c'est le petit-fils Louis Garrel, excellent acteur que j'ai beaucoup apprécié dans le film de Christophe Honoré "Dans Paris". A noter la présence de Laura Smet (la fille de Johnny Halliday et de Nathalie Baye) dans ce film...
L'histoire
Carole, actrice de cinéma dont le mari est parti à Hollywood, vit une passion amoureuse avec un photographe, François. Mais Carole est fragile et François se lasse. Elle fait une tentative de suicide qui la conduit à l'hôpital psychiatrique. François rencontre Eve et commence une relation avec elle. Carole se suicide. Après sa mort, elle réapparaîtra dans un miroir à François, alors que celui-ci tente de refaire sa vie ?

mercredi 21 mai 2008

De Lorna al Delta sin Cabeza



free music


Bon hier je n'ai pas parlé d'Indiana Jones... que dire? Spielberg et Lucas ont eux-mêmes l'honnêteté de parler de ces films comme étant du blockbuster de série B... on va quand même pas les contredire non plus ho... donc no comment...

Le Silence de Lorna - Les frères Dardenne (Belgique)

"Lorna" entre JP Dardenne et Luc

Bon tout le monde sait qu'ils font parti du cercle très intime des doubles palme d'or, avec "Rosetta" et "L'enfant" en 95 et 2002... et là ça va surement hufler dans mon maquis, mais désolée, je n'accroche carrément pas à leur cinéma... je ne parle pas des thèmes, mais de leur griffe... je trouve leur style trop lourd, trop écrasant, des prises très tristes, grises, lourdes, suffocantes... des plans longs, longs, très longs qui m'étouffent... un actorat tout aussi lourd, empâté... en fait ils décortiquent le coté dramatique à l'extrême et c'est je pense ce qui me gène... Ceci dit, je ne suis absolument pas contre une palme pour ce film, dans la mesure où je ne l'ai pas encore vu... il n'est pas rare que dans une filmographie je n'apprécie pas plusieurs oeuvres de réal que pourtant j'apprécie... Lorna sera peut-être l'exception qui infirme la règle en me permettant d'avoir ce je ne sais quoi qui manque à ma sensibilité pour apprécier les deux wallons roses...
en même temps, je fais partie de ces fous à lier qui n'ont jamais aimé Truffaut ou Lelouch, mais qui adorent Pasolini et Kaurismaki... Eh oui, pourtant dans le genre minimaliste, lent, long avec peu de dial, Kaurismaki se pose là me direz-vous... Ouais !! Mais il y a chez lui une petite flamme qui brille toujours dans ses films, un humour à la fois suranné et corrosif... déjanté et zouf au possible... alors quand j'entends parler de comparaison entre les frères Dardenne et Loach ou Leigh, nan mais ça pas va la tête !! déjà les deux derniers sont très différents, et l'ambiance chez Leigh n'a pas ce coté ciel plombé qui te tomber sur la tête... puis il a d'autres caractéristiques purement techniques que n'utilisent pas les frères Dardenne, qui rendent ses films "vivants"...
Bref, je crois que vous l'aurez compris, suis pas une fan de ce duo, pourtant très largement plébiscité... never mind...

L'histoire
Afin de devenir propriétaire d'un snack avec son amoureux Sokol, Lorna, jeune femme albanaise tout juste devenue belge grâce à son mariage blanc avec Claudy, est devenue la complice de la machination de Fabio, un homme du milieu. Fabio lui a organisé un faux mariage avec un Russe prêt à payer beaucoup pour devenir belge. Mais pour cela il faut se débarrasser de Claudy, la faire evuve. Lorna préfèrerait un divorce rapide et s'invente une vie de femme battue.

Two Lovers de James Gray (USA)

Phoenix & gray

il me semble qu'il était déjà là l'an dernier avec "La nuit nous appartient"... L'histoire d'un couple qui vit sa passion dans le secret, car la fille a pour père un mafieux et lui est directeur d'un cabaret ou un bar qui appartient au père justement... mais là je ne suis pas certaine de ce que j'avance, et j'ai la flemme de chercher... mouais... un film qui ne m'a pas laissé une souvenir impérissable... et manifestement il a repris certains ingrédients pour cette nouvelle réal...
A noter, la présence encore une fois de Joaquin Phoenix, acteur fétiche de Gray... pour la petite histoire, c'est le frère de River Phoenix. Toute la famille porte des prénoms en rapport à la nature (nostalgie hippie des parents?) , Rain et Summer les deux soeurs je crois... River est décédé en 1993 à l'âge de 23 ans, d'une overdose... dans la lignée des Depp, Slater et Reaves, ce James Dean là est parti sans faire de bruit et c'est bien dommage, c'était un acteur terrible !! Il avait incarné un certain Indiana Jones (jeune) dans la dernière croisade, mais surtout "My own private Idaho" où il donne le meilleur de lui et ce qui était pressenti comme un jeu d'acteur hors normes... dommage... voilà, c'était pour la parenthèse... Bon après vérif j'avais bien fait un post l'an dernier sur James Gray et c'est bien avec le film cité plus haut... en relisant le post je constate avec horreur que je viens de refaire le même à quelques mots près... pfff...

L'histoire
New York. Un homme hésite entre suivre son destin et épouser la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux.

Delta de Kornél Mundruczo (Hongrie)

Alors là je dis oui et encore oui !! Ce type est très doué!! voilà une palme que j'aimerai applaudir... mais bon, une fois encore, faut voir le film et ne pas se baser uniquement sur les précédentes réalisations... c'est le réalisateur de "Pleasant Days", dans un style un peu similaire à celui de Bela Tarr (L'homme de l'ombre), comme je le disais à Dominique hier, il me fait surtout penser à Pasolini (le Decameron mon préféré) dans sa façon de filmer "naturellement" sans rien cacher, sans tricher, sans voyeurisme... et puis ce coté aussi "anti normatif"... ça c'est de la liberté comme j'aime !!

L'histoire
Un jeune homme taciturne regagne la nature isolée et sauvage du Delta, un labyrinthe de voies navigables, d'îlots et de végétation luxuriante qui coupe la population locale du reste du monde. Le jeune homme, qui avait quitté le Delta dans son enfance, y rencontre une soeur dont il ignorait l'existence. Frêle et timide, elle est pourtant résolue lorsqu'il s'agit de le rejoindre dans la hutte délabrée qu'il habite. Eloignés de tous, ils se lancent alors ensemble dans la construction d'une maison sur pilotis au milieu de la rivière. Un jour, ils invitent les gens du pays à partager un dîner, mais les villageois n'acceptent pas leur relation « contre-nature ».

La mujer sin cabeza (la femme sans tête) de Lucrecia Martel (Argentine)
Je ne la connais absolument pas... dnc no comment, je laisse la place à ceux qui ont vu ou connaissent... donc un p'tit lien en direct live du fest pas nos envoyés spéciaux :))

L'histoire
Veronica est au volant de sa voiture quand, dans un moment de distraction, elle heurte quelque chose. Les jours suivants, elle semble disparaître, doucement étrangère aux choses et aux personnes qui l'entourent. Subitement, elle avoue à son mari qu'elle a tué quelqu'un sur la route.

Juste deux notes pour terminer ce post, j'en ferai un de taille spécialement dédié à Eastwood après le festiv car il y a beaucoup de choses à dire sur ce personnage lui aussi hors normes et surtout sur sa progression assez impressionnante...
Et puis la présence de Stephen Soderberg encore cette année, mais en compétition cette fois et sans l'Ocean dans ses bagages... il me semble avoir fait un post sur lui aussi l'an dernier... je ne fais que le citer, car je crois que je redirais mot pour mot ce que j'ai écrit l'an dernier...

mardi 20 mai 2008

Dans la famille inconnus...


free music


... au bataillon, je voudrais un italien et un philippin... bonne pioche !!

Gamorra de Matteo Garrone (Italie)
Je ne connais pas ce réal, je ne pourrai donc pas m'appesantir sur son parcours... Quand j'ai vu le titre de son film j'ai bêtement pensé à Gomorrhe et non à la Camorra... Comme quoi hein...

L'histoire
Pouvoir, argent et sang : ce sont les valeurs auxquelles sont confrontées quotidiennement les résidents de la région de Naples. Ils ont difficilement le choix et beaucoup sont obligés d'obéir aux règles du système de la Camorra. Seuls quelques uns peuvent penser mener une vie "normale". Ce sont des histoires qui s'entrecroisent dans un contexte violent, cruel, un monde apparemment imaginaire... Il y a le jeune Toto qui rêve de grandir et d'intégrer une des bandes. Il y a Don Ciro, de plus en plus écœuré, effrayé par ce qu'il voit. Marco et Ciro, qui n'ayant pas conscience de leurs actes, jouent aux durs et mettent leurs vies en péril sans réfléchir. Roberto, le candide, et Franco, le pourri, qui font des affaires dans toute l'Italie.

Serbis - Brillante Mendoza (Philippines)
Actuellement à l'affiche avec un autre film "John John"... Là aussi je ne le connais pas et quand j'ai vu passer son film actuellement en salle je ne l'ai pas relevé... Là aussi quand j'ai vu le titre j'ai pensé "film sur l'actu des pays de l'Est..."

L'histoire
Au cœur d’Angeles, aux Philippines, la famille Pineda a élu domicile dans un vieux cinéma qu’elle exploite et qui projette des films érotiques des années 70. Alors que tous les personnages vaquent à leurs occupations quotidiennes, on découvre peu à peu leurs penchants, et les difficultés auxquelles ils se heurtent, qu’elles soient d’ordre relationnel, économique ou sexuel. En prise avec leurs démons intérieurs, tous les membres de cette famille ferment les yeux sur le business qui fleurit au sein même du cinéma : celui de la prostitution...


bon je l'ai faite version ultra soft oggi, je sais... mais je me rattraperai demain... et puis en même temps c'est beaucoup moins facile de parler de réal dont on ne sait rien ou quasiment...

samedi 17 mai 2008

woody sur la ligne des 24




free music



Le RDV cannois était fort diversifié aujourd'hui... Woody Allen, Walter Salles et Jia ZhangKe...

Linha de Passe de Walter Salles
Sans être vraiment un poids lourd (pour le moment), Walter Salles est loin d'être un inconnu et surtout pas du grand festival... Présent l'an dernier pour le présentation officielle de "Chacun son cinéma" dans lequel il intervient avec "A 8944 de Cannes", il est de nouveau sur les marches avec Linha de Passe... alors, ce titre il m'a pertubée... j'ai pensé, Ligne de passage mais non ce n'est pas ça... de passé? non plus, je le sais... puis j'ai compris ce qui me génait... le "SS" qui n'existe pas en portugais et le "DE"... puis j'ai (enfin) vu la majuscule... donc, à moins d'être complètement à l'ouest ce qui est carrément fort possible, je pense que Passe est un nom commun, un lieu peut-être ou un prénom... à moins... à moins que ce ne soit un titre multilingue... bon, j'vais pas faire une thèse sur le titre non plus hein... Walter Salles c'est "Central do brazil" en 1998 et scenariste de "Paris, je t'aime" d'un certain Assayas... en parlant du cinéma americano latin lors de l'ouverture de ce 61ème festival, je n'avais pas regardé la selection (toujours pas d'ailleurs) et je remarque avec une certaine fierté que je ne m'étais pas trompée... 3 films latino (2 brésil, 1 argentine) en 3 jours, ce cinéma là se porte bien !!


L'histoire
Sao Paulo. 20 millions d'habitants, 200 kms d'embouteillage, 300 000 coursiers. Au coeur de cette ville en transe, quatre frères essaient de se réinventer de manières différentes. Reginaldo, le plus jeune, cherche obstinément son père ; Dario rêve d'une carrière de footballeur, mais l'âge, 18 ans, le rattrape; Dinho se réfugie dans la religion tandis que l'aîné, Denis, déjà père d'un enfant, gagne difficilement sa vie. Leur mère, Cleusa, femme de ménage qui élève seule ses quatre enfants nés de pères différents, est à nouveau enceinte. A l'image d'un Brésil en état d'urgence et en crise identitaire, tous cherchent une issue.


D'une longitude à une autre, d'ouest en est, à Cannes il n'y a qu'un pas à faire pour passer du brésil à la Chine...


24 City de Jia Zhangke (Chine)
Jia Zhangke apparait depuis plusieurs années comme le chef de file de la génération, dite "Underground" et regroupant la quasi totalité des cinéastes apparus après le massacre de Tiananmen (1989) avec entre autres, Yu Lik-wai (Love will tear us apart), Wang Xiaoshuai (Shanghai dreams) ou encore Wang Chao (Voiture de luxe). Leur particularité? tourner essentiellement en milieu urbain, incognito, avec la motivation farouche de montrer les réalités de la Chine actuelle. Quand leurs aînés filmaient le passé pour mieux évoquer le présent, eux mettent en lumière misère, corruption, chômage, prostitution, criminalité… Avec pour récompense d'être régulièrement censurés dans leur pays tandis que l'occident et ses festivals prestigieux se les arrache : ours d'or à Berlin, Lion d'or à Venise etc.
C'est donc lui aussi en habitué des tapis rouge, que Jia ZhangKe vient nous présenter "24 City", après avoir concouru en 2002 avec "Plaisirs inconnus"...
J'ai la sensation de voir passer plus de films coréens depuis quelques années, le cinéma chinois ayant connu une forte baisse de régime même si régulièrement les petites perles dont ils ont le secret arrivent jusqu'à nous...


L'histoire
Chengdu, dans le Sitchuan, aujourd'hui. L'usine 420 et sa cité ouvrière modèle disparaissent pour laisser place à un complexe d'appartements de luxe : "24 City". Trois générations, huit personnages: anciens ouvriers, nouveaux riches chinois, entre nostalgie du socialisme passé pour les anciens et désir de réussite pour les jeunes, leur histoire est l'Histoire de la Chine.

Et pour terminer cette mini selection journalière, je ne pouvais pas rater l'ineffable Woody qui nous fait l'honneur de 2 films lui aussi cette année!! le 1er étant présenté à Cannes hors compétition, le 2ème "Untitle Woody Allen's project" est en post prod...

Vicky Crstina Barcelona de Woddy Allen
Bon, franchement là j'ai pas à le présenter quand même... pour moi, un des réal les plus zouf qui puisse exister... mes préférés peut-être "Hannah et ses soeurs", "Crimes & délits", "La rose pourpre du Caire", "Escroc mais pas trop", "Harry dans tous ses états"... entre autres... alors évidemment j'attends toujours ses films avec impatience... ce que j'aime, entre autre, chez ce type c'est faculté à diriger n'importe quel(le) acteur ou actrice...


L'histoire
Deux jeunes américaines débarquent à Barcelone pour les vacances. Toutes deux ont des conceptions opposées de l’amour et du couple, qu’elles vont mettre à l’épreuve de la réalité suite à leur rencontre avec un séduisant peintre catalan.

vendredi 16 mai 2008

1 conte et 3 singes...


free music


Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan (Turquie)
Nuri Bilge Ceylan, ceux qui ont vu "Climats" l'an dernier l'ont certainement reconnu... eh oui, c'est l'acteur principal (et le réalisateur) de ce très beau film... cette année il revient sur la Croisette, mais seulement derrière la caméra (lui aussi) avec "Les 3 singes"... Encore une fois, s'il suit sa lancée dans ses choix de réalisation, alors ce film doit vraiment être à voir... c'est bien
ce que je compte faire... Pour ceux que ça pourrait interesser, un autre film de Nuri est en post-prod, "Daydreams"... A noter qu'il est aussi le réalisateur, entre autre, du magnifique "Uzak" en 2004... Réalisateur habitué aux plans longs, j'en parle souvent de ces plans car c'est une prouesse de savoir les maitriser... Uzak et Climats sont construits sur la même base, peu de dialogues, et beaucoup d'esthétique pour mieux faire ressentir et ressortir l'important... Il utilise une simplicité apparente, voire un minimalisme exacerbé comme miroir de l'âme et faire passer en douceur ses messages... et ça marche !! Je pense vraiment qu'il fait partie de cette nouvelle vague de cinéastes, comme Reygadas, Suleiman, sur lesquels on pourra compter pour du bon cinéma...


L'histoire

Une famille disloquée à force de petits secrets devenus de gros mensonges, tente désespérément de rester unie en refusant d'affronter la vérité. Pour ne pas avoir à endurer des épreuves et des responsabilités trop lourdes, elle choisit de la nier, de l'entendre ou d'en parler, comme dans la fable des trois singes. Mais jouer aux trois singes suffit-il à effacer toute vérité ?


Un conte de noël d'Arnaud Desplechin (France)
Je ne connais pas bien ce réal, si ce n'est "Comment je me suis disputé... ma vie sexuelle", qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable...


L'histoire
À l'origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d'une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n'était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l'âge de sept ans. Après la naissance d'un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né.
À l'origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d'une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n'était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l'âge de sept ans. Après la naissance d'un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l'adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour fatal, Elizabeth, excédée par les abus de son mauvais frère, a "banni" Henri, solennellement. Plus personne ne sait exactement ce qui s'est passé, ni pourquoi. Henri a disparu, et la famille semble aujourd'hui dissoute. Seul Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d'un lien entre les parents provinciaux, la soeur vertueuse, le frère incertain et le frère honni...

Et pour parfaire le post ici une double critique de deux festivaliers qui nous font l'honneur de ne pas avoir le même avis... que demande le peuple... ?

jeudi 15 mai 2008

Découvertes & inovations




free music
Clic sur lecture !!

La selection aujourd'hui était placée sous l'étoile de l'inattendu, ça change !! et de l'inconnu, ouuh ça change !!!!
Leonera de Pablo Trapero (Argentine)
Bien que peu connu Pablo Trapero a déjà fait un petit détour par la croisette en 2005, dans la Quinzaine des réalisateurs avec le Gemeaux dont il était le producteur... tout comme Fernando Meirelles c'est avec la réalisation de Leonera qu'il revient... personnellement je ne le connais pas... mais comme je le disais hier, le cinéma latino s'émancipe et fait les yeux doux à l'Europe... une bonne chose... pour nous...


L'histoire
Julia se réveille couverte de sang et de coups. Elle part au bureau, et le soir, de retour, elle découvre deux hommes grièvement blessés chez elle. Incarcérée enceinte, Julia aura le droit de grandir son fils, à ses côtés, en prison jusqu'à ses 4 ans. Elle ne sait pas encore quelle est sa peine et ne veut pas le confier à sa mère, qui vit en France...

Valse avec Bachir d'Ari Folman (Israel)
Manifestement l'OVNI de cette selection... pourquoi? car pour sa première réalisation, Ari Folman a choisi un film documentaire animé... un doc en dessin animé quoi... ce serait le 1er (en attendant d'apprendre que l'expérience inédite a déjà été plus que consommée...?) relatant la guerre au Liban à laquelle il a participé... et vas-y que la blogosphère s'enflamme et parle déjà de palme israélienne... ok temps mort les p'tits loups hein !! j'en profite pour glisser la citation du jour, doux murmure encephale d'un Sean Penn comme je l'espérais... pour le moment du moins :"Quelle que soit la façon dont on choisira la Palme d'or, je crois que nous sommes tous d'accord là-dessus : il faudra que le réalisateur ou la réalisatrice de ce film se soit révélé très conscient du monde qui l'entoure." Voilà qui est de bon augure... Donc ! Avant de partir tête baissée dans un turf palmaresque et prévoir un quarté de 3 films, laissons le charme opérer... Je précise que je ne suis bien évidemment pas contre une palme israélienne s'il s'avère que ce film la mérite...

L'histoire
Un soir, dans un bar, un vieil ami raconte un rêve récurrent qui vient hanter toutes ses nuits et dans lequel il est poursuivi par 26 chiens féroces. Toutes les nuits, le même nombre de chiens.
Les deux hommes en concluent qu’il y a certainement un lien avec leur expérience commune dans l’armée israélienne lors de la première guerre du Liban, au début des années 80. Ari est surpris de n’avoir plus aucun souvenir de cette période. Intrigué, il décide de partir à la rencontre de ses anciens camarades de guerre maintenant éparpillés dans le monde entier. Afin de découvrir la vérité sur cette période et sur lui-même. Au fur et à mesure de ses rencontres, Ari plonge alors dans le mystère et sa mémoire commence à être parasitée par des images de plus en plus surréalistes…

Une très bonne critique ici... selon moi, ce n'est pas l'avis qui compte mais l'envie de partager l'émotion, le désir d'exprimer l'image, le besoin de tenter de déchiffrer la pensée...



mercredi 14 mai 2008

Cannes 2008 c'est parti !!








free music



Et pour démarrer cette 61ème cérémonie c'est le producteur des "Toilettes du pape" de l'an dernier qui vient derrière la caméra cette fois ci... Fernando Meirelles et son Blindness (aveuglement; cécité) ouvre le bal... j'ai tendance à dire que le cinéma latino-US se porte comme un César depuis quelques années, à vrai dire depuis 4-5 ans... de nombreuses prod en provenance tout azimut des pays latins de l'oncle Sam ont fait leur enrée par la porte cochère d'un Certain Regard et pour nous en mettre plein la vue... Fernando Meirelles tiendra-il la promesse de ses congénères et montrer aux européens que les latinos aussi savent faire du bon cinéma...? Peut-être aurons nous un avis chez l'ami festivalier... @ suivre...
Sans oublier bien sur, l'exeptionnel Sean Penn Président du Jury, qui j'éspère va rompre un peu avec l'established tradition du cinématiquement correct !!




dimanche 11 mai 2008

Stalag IV-B

free music


class="new">Muehlberg sur Elbe. Sous-camp de transit à Zeithain, ouvert en octobre 1939 pour Polonais. Au 1er janvier 1945, il comptabilise 25.052 prisonniers, dont une majorité de Russes, mais aussi des américains, des anglais et des français. Dans la nuit du 23 avril 1945, les gardiens se sont enfuis à l'approche de l'Armée Rouge. Devint un camp du NKVD (НКВД) soviétique... acronyme de Narodnii Komissariat Vnoutrennikh Diél (commissariat du peuple aux affaires intérieures)
Le 08 mars 1941, IL est recensé par Paris dans ce lieu de perdition... Capitaine du 405e R.P... Le 10 mai 1940, ce régiment fait partie du groupe d'armée 2, aux ordres du Général Bourret, et un certain... colonel De Gaulle commandant des chars... Je n'ai pas d'informations sur les manœuvres qui se sont faites à cette époque et à cet endroit, je ne peux donc en dire plus...


Pendant la Grande Guerre, IL perd 2 frères, le troisième n'est jamais réapparu... "Ces enfants morts pour la France..." (2, peut-être 3 garçons de moins de 20 ans)... Lui, IL sera fait prisonnier pendant la seconde, au fin fond de ce no man's land à quelques pierogi de la Pologne, dont il reviendra en 1945... IL retrouve sa femme en région parisienne, à Lardy, devenu le nouveau berceau familial, où leurs 3 fils ont rejoint les 2 oncles... plusieurs années après, un 15 novembre, naissait leur plus grand espoir... une fille prénommée Any... à 51 ans, reconverti architecte (le monument aux morts d'Avrainville dans le 91 serait - bien noter le conditionnel là, je n'ai pas de confirmation- son oeuvre), tout redevenait possible... du moins en partie... car ce qui est perdu l'est tout autant que ce qui est gagné... encore deux infinis qui ne se rencontrent que rarement...

Ce qu'il reste du Stalag IV-B... Photos tirées d'une page dédiée à un autre prisonnier de ce camp, Paul Schuster, un américain, décédé en 2005 à 80 ans... Il y explique que dans ce camp il n'y avait pas de tortures, mais les conditions de survie étaient très pénibles, très peu de nourriture quand elle n'était pas avariée (certains parlent de vers dans la soupe), pas de couverture pour se protéger du froid etc... Il y eut une "exception", ce jeune juif, Nathan Nejman qui fut obligé de porter l'étoile jaune, ce qui était en total contradiction avec la Convention de Genève... suite à des protestations d'officiers français, la "mesure" fut suspendue... Ce n'était pas Auschwitz mais ce n'était pas Papa Schultz non plus...
Et sur ce site, on trouve des témoignages (en anglais) d'américains ayant des parents qui sont passés par ce camp, et même d'anciens prisonniers... et sur celui la (en anglais) on trouve des tonnes d'infos, des photos, liste de prisonniers etc...
Aux cotés de MON Héros inconnu, il y a eu Claude Simon, Jean-Louis Merle (père de Pierre) qui fut déplacé au IV-C ensuite, Yves Floch (le peintre breton), Eugraph Evgrafovitch Kovalevsky futur Mgr Jean, qui dira l'une des plus grandes aberrations qu'il m'ait été données de lire même pour un homme de foi: "Les années de captivité sont parmi les plus belles de ma vie. Vie de monastère et possibilité de contemplation. Aucun souci, nourri, logé, entouré de camaraderie, des heures de paix, car il est facile pour moi de m'abstraire dans une baraque. Quand on est deux cents, on est seul." Le père Eugraph passera volontairement au camp de prisonniers russes soviétiques plus durement traités par les Allemands. Il sera libéré le 13 octobre 1943. Dixit une page qui lui est dédiée... Pas étonnant que l'église soit en déficit !!

Autre histoire perso ici
Puis une autre là
à Émile P. un héros, en plus d'être le mien...
à
Paul Schuster...
et aux prisonniers du Stalag 4B...