lundi 28 janvier 2008

en attendant l'attente...



En attendant que le post que j'avais prévu pour aujourd'hui soit prêt, et en attendant que celui que j'annonce là maintenant de suite soit vraiment au point, juste un petit aperçu d'une pièce que je viens de lire et que je conseille fièvreusement à tout le monde... seul hic, pour le moment, pas de version française, faut donc avoir un minimum (et même un peu plus pour être honnête) d'anglais dans le chapeau... attention, ça dépote !! Mais ne vous laissez surtout pas avoir par ces quelques lignes, qui certes, en disent beaucoup mais ne disent pas tout, loin s'en faut...

Pool (No water) de Mark Ravenhill

Mots magiques tant attendus: immeeerrrsiooon totaaaaleee
Nous sommes à l’écart dans la nuit, nous rions niaisement, nous sommes ivres et il n'y a aucune lumière au sol, pas de lumière dans le bassin, tout a été éteint. Et nous annonçons : à poil. N’est-ce pas ce qu’il y a de plus coquin, de plus vivant, de plus merveilleux… ? À poil.
Et nous enlevons nos vêtements.
Chacun de nous sait que son corps n’est plus ce qu’il était 10 ans auparavant… Il y a le flétrissement, la graisse, les rides même, et même, même les plus petites allusions de gris… Oh oui, le triste, triste pourrissement jusqu’à la tombe a déjà commencé.
Mais ça n’a pas d’importance dans le noir. Dans le noir, nous sommes tels que nous étions 10 ans auparavant quand on se déshabillait au strip-poker et que l’on était performants et que nous avions la nudité joyeuse.
C’est tout simplement magnifique. Une légère brise sur vos fissures qui pendent un peu dans le vent. Certains d’entre nous pleurent, certains rient mais nous sommes tous transportés par la pure beauté nue du moment. Je me souviendrai toujours de ce moment, toujours. Juste une chose… nous tous, attendant là nus dans le noir. Des fois, maintenant, quand les analgésiques ne font plus effet, j’essaye de visualiser ce moment et alors les choses ne semblent plus si affreuses.
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Aller crie t’elle, aller dans la piscine !
Alors elle court et pousse des cris à travers l’obscurité et elle se lance et vous pouvez juste la voir en haut dans le ciel, en haut contre le ciel, l'arc de son corps dans le ciel de la nuit… en haut et en haut et en haut et en haut…
Elle semble si haut. Elle vole. C’est un ange. Une divinité angélique bourrée et riant…
Et alors elle pique vers le bas, nous l’applaudissons et l’acclamons.
Et alors…
Certains d’entre nous pensent avoir entendu le splash. Tu l’entends… quand tu penses qu’il va y avoir un splash alors tu entends un splash. Tu le fabriques. Mais nous n’avons pas entendu le splash. Il n’y avait pas de splash. Il y avait…

Le crac!

Le craquement de son corps.
Le dur craquement de son corps contre le béton…

Piscine… pas d’eau…

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