vendredi 13 juin 2008

Larmes de trèfles...









Erin a préféré rester dans l'Eire de son temps, l'émeraude sauvageonne a terni son éclat l'espace d'un NON... Non au traité de Lisbonne... C'est pourtant depuis son entrée dans la Communauté Européenne qu'elle a pu enfin se sortir de son marasme économique et arriver en tête des pays européens les plus dynamiques avec une croissance qui a atteint les 12%...
Le 08 mai 2007, j'annonçais sur ce blog qu'enfin l'Irlande du nord (L'Ulster) et l'Eire étaient enfin réunies, pour de bon... et je n'étais pas peu fière de cette perspective... je me suis dit "ça y est, les choses vont bouger... finie la guerre, la galère, l'horreur pour ce petit pays qui m'est si fragile après tant de sévices reçus..."


Mais c'est qu'il en a encore des pas de Poucet à faire mon lutin pour devenir un géant, même un petit géant...
Et l'actualité vient de montrer qu'il s'emmêle les pinceaux dans ses entrechats, et se vautre lamentablement dans un moment aussi important... celui de la reprise de l'équilibre... quel dommage...
Vous l'aurez compris, l'Irlande étant un pays qui me tient particulièrement à cœur, j'en suis d'autant plus déçue...
Le trèfle reste l'emblème du pays, mais il finira par flétrir même sur le drapeau sans l'engrais de l'Europe...
Mary McAleese, ramassez donc les cartes de la diaspora irlandaise, prenez exemple sur Ian Paisley, mettez donc dans votre bigoterie un peu de ce vin d'église qui vous colle tant au palet et... chantez plus fort que le monde vous entende, jurez à mort l'insolente et aimez plus fort comme aimait Bobby Sands!!

petit jeu: dans ce champs se trouve le prénom de 2 personnages célèbres... lesquels?


9 commentaires:

Anonyme a dit…

L'Irlande a-t-elle voté autant contre l'Europe que contre le Traité européen de Lisbonne?
L'Irlande est-elle éternellement redevable d'un financement européen dont ELLE, je dis bien: ELLE, a su tirer le meilleur parti en insistant sur l'investissement dans l'informatique et la recherche fondamentale tout en défiscalisant les secteurs d'avenir? La Grèce et le Portugal ont été financés tout autant par une Europe "vache à lait"; elle n'en ont pas tiré autant de miel ...
L'Europe doit-elle être admise telle que la font les parlementaires de Bruxelles, ou telle que la voudraient les peuples qui l'habitent? Question naïve, mais dont la naïveté se paie au prix fort certains matins à la gueule de bois ...
Le mal est-il dans le vote des peuples, ou dans le texte à voter? Il y a des coïncidences qui n'en sont plus lorsqu'elles se répètent trois fois en France, en Hollande (comme on se retrouve) et maintenant en Irlande.
Quant au réchauffement entre Eire et Ulster: il s'obtient par des politiciens locaux responsables de leurs actes à courte portée, et non par des parlementaires enfermés dans une cage de verre bruxelloise dont les décisions et les raisons ne sont plus comprises par son pseudo-peuple européen depuis belle lurette ...
"Ce n'est pas en crachant sur le miroir que l'on guérit de l'eczéma", a dit joliment Guy Bedos au sujet de l'éviction de PPDA. Je reprends la formule et l'applique au nouveau cas irlandais: ce n'est pas en crachant sur le choix d'un peuple que l'on comprend les raisons de son refus. Des raisons profondes et sourdes, un voile d'opacité sur un texte décidé par quelques-uns au nom de tous.
Un pob de communication, pardon: de com', pour une construction européenne à laquelle personne ne comprend plus rien s'il n'est pas diplômé bac +15 ou n'en comprend à la rigueur que les effets indésirables sur le porte-monnaie.
Crise de confiance: le pessimiste ne le devient pas moins lorsqu'on lui gueule dessus et de plus belle.
Le jour où les parlementaires européens cesseront de prendre leur peuple (encore) souverain pour des buses consommatrices, peut-être aura-t-on un autre résultat que celui d'hier soir. Message d'un "oui-ouiste" de 2005, qui ne peut pas ignorer pour autant les failles évidentes de la démocratie représentative en Europe. Gueule de bois, certes. Et je ne parle pas du foot ici, encore que ...

F&H

Sijavéssu a dit…

Non surement pas Cassandre, sinon elle n'en ferait pas partie de l'Europe... quant au financement européen dont elle a bénéficié, on n'est pas dans un plan Marshall là...
Les parlementaires sont élus par nous, à savoir les peuples... c'est comme un gros gouvernement... alors certes, il y a des bugs dans la constitution, mais ce n'est pas en disant non qu'on avance, c'est plutôt en disant oui et en intervenant... on y arrivera jamais si chaque pays membre y va de sa petite doléance perso sur le traité... faut pas confondre les patrimoines de chaque pays avec l'Europe dans sa globalité... c'est pourtant là que le bât blesse, je crois... les gens ont peur de ceci, de cela, on va perdre notre identité et patati et patata... mais ils oublient que dans leur pays si identitaire il y a des dialectes différents, des religions différentes etc etc... et ça ne pose aucun problème... L'Europe c'est pareil... des pays composés de leurs différences pour des intérêts communs... pas besoin de sortir de St-Cyr pour comprendre ça...
Je ne crache surement pas sur les irlandais, je suis déçue de leur décision... nada mas !! et faut arrêter de délirer, le texte compréhensible à bac+15 c'est de la science fiction là... si déjà tout le monde prenait le temps de le lire ce traité... parce que l'Europe c'est quand même autre chose qu'un giga pickpocket... au contraire... des failles, bien sur qu'il y en a, et on les corrigera... mais surement pas en disant non... faut bien la construire cette Europe pour qu'elle fasse ses preuves !!

Anonyme a dit…

Lisbonne était "moins pire" que Nice (oups), parce qu'elle proposait de réviser le principe d'accord à l'unanimité entre les 27 pays et de moduler les conditions d'adoption des textes (adopté si accepté par 65% des Etats membres et 55% de la proportion de la population européenne). Mais là n'est pas le pb, plus profond et d'ordre psychologique. Quand la femme n'a plus confiance en son mari, il faut plus que des faits pour la rassurer du contraire ...

Justification du "non" irlandais en deux temps:
- l'Irlande a su tirer le meilleur parti du financement européen; il ne suffit pas d'avoir des moyens pour savoir les utiliser, l'Education Nationale devrait en savoir quelque chose
- on ne peut pas dire "oui" aveuglément à ce que l'on ne comprend pas (Badinter himself l'a déclaré ce matin sur France Culture, qui n'est pas vraiment un europhobe avéré; règle de prudence la plus élémentaire, même si elle débouche sur l'inaction provisoire.
J'ai voté "oui" en 2005, pour des raisons de fédéralisme, d'armée européenne et de vieil idéal à réaliser. Ca n'enlève rien à la suspicion et l'opacité qui enrobe les textes et votes européens.
L'Europe des peuples: oui; l'Europe des financiers: non. Une césure pourtant simple à comprendre et qui se confirme tous les jours sur les étiquettes de prix de nos supermarchés.
Parce que la crise européenne est une crise de confiance pour les PORTE-MONNAIES, et rien d'autre qui soit de nature proprement politique.
Vivre ensemble? Certes, mais reste à s'entendre sur la gestion commune du territoire ... les populations diront "oui" aveuglément le jour où la démocratie sera réduite à un exercice robotique. Un bon signe et un mauvais signe dans ce "non", somme toute ...

Qu'en pense ton professeur de droit? Les socialistes réunis hier (en chiens de faïence) reconnaissaient après tout l'impopularité de l'Europe sur la question sociale et économique. Tout se joue, et l'on est loin des impératifs d'un Charlemagne ou d'un Victor Hugo. A une époque où l'Europe ne ressemblait pas encore à une banque centrale gouvernée par des financiers ...

F&H

Anonyme a dit…

Neil et Phil ?

Anonyme a dit…

2 choses à la volée:
ah bon, les européens dans leur grande majorité ne sont pas avant tout des buses consommatrices? Première nouvelle. Nous sommes tous des buses consommatrices, c'est bien là notre vice.

Deuxième chose: lorsque Cassandre dit que l'Irlande a fait un bien meilleur miel des subs européennes que le Portugal, il oublie que ce qui a fait ce "miel", c'est avant tout la réduction des impôts sur les sociétés à un taux proche du néant. Les hollandais ont fait leur beurre avec la même "idée" les années d'avant mais se sont fait blouser par les irlandais, et tous les sièges sociaux des entreprises ont déménagé (résultat, les Pays bas ont découvert le chômage, et avec lui son lot de populisme, il y a quelques années seulement). Bien fait en un sens, le coup de l'arroseur arrosé.
Alors ce miel a un goût bien amer pour moi. Et les irlandais sont transformés en héros de l'anticapitalisme alors que selon les critères de ce capitalisme outrancier, ils seraient premiers de la classe!!!! A se taper le cul par terre de rire...

Anonyme a dit…

1. Mais qui a obligé les Irlandais à défiscaliser les entreprises du tertiaire et de l'informatique? L'Europe? Les dirigeants irlandais ont eu du flair pour attirer le savoir-faire étranger, qui viendra le leur reprocher?
2. Des buses consommatrices nous sommes tous assurément, Clotilde? Alors ne nous plaignons d'un "non" logique et conséquent, tant que les décisions européennes ne sont pas profitables à nos porte-monnaies de buses.

Avouez que l'idéal européen est bien là des raisons de ce "non" éloquent; parole d'un "oui-ouiste" qui avait ses raisons ...

Anonyme a dit…

Steevy (vous êtes dur avec vous-même avec ce pseudo-là), vous avez raison, ce n'est pas après vous que j'en avais, mais après les Mélenchon and cie qui m'ont vraiment énervé sur ce coup-là en se découvrant des alliés de cette nature et en louant leur esprit "solidaire et conscient des dérives capitalistes". Quelle rigolade.

Qui en voudrait aux irlandais d'avoir défiscalisé les entreprises (et certainement pas seulement celles de pointe)? Ben pas mal de monde. Bientôt ces taux d'imposition vont être tellement bas qu'ils vont être négatifs. Il faudrait être admiratif de leur flair, donc en gros il faudrait qu'on fasse pareil?

Et puis, des buses consommatrices... autour de moi 98% des gens au bas mot, désolée. Je ne sais pas dans quel monde vous vivez mais dans les milieux que je fréquente, et qui sont très très variés, les gens sont admirables en parole mais toujours aussi serviles quant à leur consommation. (et je vous rappelle que dès qu'on consomme plus que nécessaire, on devient un peu "buse", vous comme moi... enfin, vous, je ne sais pas, mais moi, je suis loin d'être parfaite de ce côté-là).

Sijavéssu a dit…

No Doms, try again...

Bah Cassandre (pourquoi ce pseud? quelle mauvaise nouvelle ou catastrophe vas-tu nous annoncer Notre Dame?) et Zibra ça fait plaisir de vous voir papoter ainsi... vraiment :))

Anonyme a dit…

Chère Clotilde: on peut se tutoyer, si tu veux bien et sans chercher à nous rajeunir pour autant.
Je conclurai sur cette note timide, version Tony Blair: "la bonne politique n'est pas de gauche ou de droite, c'est celle qui marche". Ou dans le registre de Deng Xiao Ping: "peu importe que le chat soit noir ou gris, du moment qu'il attrape les souris" ...
Des grincements de dents, toujours, à la sortie de ces formules pragmatiste.
Mais j'insiste, cependant: ne pas oublier que les Irlandais vivotaient d'une agriculture poussive avant de choisir la défiscalisation et d'en faire profiter son plus grand nombre. Car le PIB a augmenté suite à ce coup de flair du gouvernement irlandais, quoi qu'on en dise.
Pas d'impôts = pas de justice sociale, ou impôts = justice sociale; point barre? Demandez aux Nord-Coréens ce qu'ils pensent de la redistribution marxiste, et demandez aux Irlandais ce qu'ils pensent de leurs conditions de vue depuis une vingtaine d'années.
Une politique qui marche est une politique qui remplit sa fonction ... aucune politique ne réussit si elle se paie au prix d'une paupérisation des masses made in Reagan et sa déréglementation de 1982.
On peut toujours faire de beaux discours pro-fiscalité, lorsqu'on est de gauche et la panse bien remplie. Mais la réalité n'est pas toujours aussi limpide qu'un discours iréniste de la MJS.
Parole de oui-ouiste, une fois encore. Parole d'un citoyen moyen qui croit plus aux lois de l'esprit qu'à l'esprit des lois, aussi et surtout.
F&H