Les Promesses de Cronenberg
Les Promesses de l'Ombre de David Cronenberg - (nov 2007)
Cronenberg fait partie de ces rares réalisateurs à savoir allier qualité et audience... Ce qui m'intéresse le plus, bien sur c'est sa qualité... je crois que j'ai vu toute sa filmo... ah non, pas vu Spider... et chaque fois je suis transportée dans son univers si particulier... à la fois glauque, inquiétant, obscur, dément, irrationnel parfois... il sonde tous les recoins de l'âme humaine avec ses qualités et ses travers les plus honteux... mais aussi condamnables que soient ses personnages, pour certains, il arrive toujours à leur insuffler cette lueur d'humanité à peine perceptible... un artiste... à n'en pas douter... et ses Promesses de l'Ombre (initialement de l'Est mais traduites par Ombre au final) ne dérogent pas à la règle...
Tout d'abord un casting monstrueux, non pas par ses célébrités mais par la qualité de leur prestation !! Tout d'abord, Amin Mueller-Stahl, éminent acteur allemand dans le rôle du père mafieux russe à l'allure d'ourson Cajoline... puis Vincent Cassel, le fils plus rouskiï que nature !! Naomi Watts, la jeune sage-femme transformée en grain de sable dans les rouages du bon fonctionnement mafieux par les fées du cinéma... et enfin, le gigantissime Viggo Mortesen (allez savoir pourquoi cet acteur me fait irrésistiblement penser à l'officier allemand du Silence de la Mer, tel que je me l'étais imaginé en lisant le livre...) en factotum nimbé de lave sous la banquise de son regard... impressive !!
Cassel & Mortesen
L'histoire est somme toute banale... Anna, jeune femme d'origine russe, voit arriver un soir, une jeune fille sur le point d'accoucher... elle met au monde une petite fille mais la mère n'a pu être sauvée... dans son sac à main, Anna trouve est récupère un petit carnet journal intime écrit en russe... elle y trouve la carte de visite d'un restaurant de luxe le Trans-Siberian et décide donc de contacter le propriétaire pour tenter de comprendre la mort de Tatiana, qui avait à peine 14 ans... évidemment elle met le pied dans un engrenage infernal contre lequel elle n'a absolument aucun poids, aucune prise...
On apprend ainsi que dans ce milieu particulier, toute la vie d'un homme, d'où il vient, ce qu'il a vécu etc, peut se lire sur son corps... par les tatouages qu'il porte... un homme sans tatouage n'est pas un homme... il n'est rien !!
Alors, je ne sais pas si c'est parce que je commence à bien cerner le cinéma de Cronenberg mais les tenants et aboutissants de l'histoire ne m'ont pas étonnée... par contre, la réalisation, le traitement là oui... et c'est là que réside le génie timide et dévastateur... quand une histoire ne vous éblouit pas par son prologue mais par son enchainement, ses modes d'avancée, sa progression et même sa chute... pourquoi pas...
Comme toujours chez Cronenberg, sa technique il la maitrise... ambiances oppressantes sans faire suffoquer, lourdes sans être insupportables, glauques et visqueuses sans jamais déraper dans le conventionnel et le facile... Ah il est doué !! Il arrive à placer le spectateur du point de vue de chaque personnage, à tenter de comprendre chaque motivation...
J'en profite pour glisser que le nouveau Night Shyamalan vient de sortir... j'en profite surtout pour m'inquiéter de l'engouement que va encore susciter ce film et de me demander une fois de plus sur quels critères se base la critique pour décider du firmament d'une œuvre... parce que Shyamalan, moi j'adhère carrément pas... le 6ème Sens bof, Signes carrément sans intérêt... je m'attends donc au pire pour Phénomènes... on verra bien...
BA du film
1 commentaire:
Je n'ai pas vu ce film là mais j'aime beaucoup les films de Cronenberg. Une prédilection pour Faux semblants, film d'une grande sobriété, magistralement servi par l'interprétation d'un acteur que j'adore, Jeremy Irons.
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