lundi 16 juillet 2007

La Norvège c'est pas que...

les omelettes...
et pour preuve, ce petit bijou!! un pur bonheur... ça c'est du lourd, du bon, du vrai, du béton bref du cinéma comme je l'aime !!!!

Norway Of Life de Jens Lien ma note : 18/20

Artistiquement :

Ce type est tout simplement un génie !! des images violentes… très… (âmes sensibles s’abstenir), d’autant plus violentes que, rien, mais alors rien ne les annonce… on se les prend dans le cerveau comme une baffe de cowboy et wouuuh, ça décoiffe !! Mais ce n’est pas gratos !! C’est là que se situe une grande partie de SA différence… rien n’est fait au hasard et chaque frame, chaque son a sa place, sa signification, sa symbolique…

Dès les premières images on pense Kaurismaki sous amphétamine, Von Trier cloné Tarantino matiné Ferrara, puis non ça a la saveur d’un Reygadas givré, avec un arrière gout de frères Polish sous LSD… De son propre aveu, il se contente de « puiser dans l’esthétique de Roy Anderson », mais en fait, c’est simple, tous les mammouths du cinéma mondial sont en lui !!!! Des tons pâles limite gris avec une palette de couleurs étroite, des décors simplistes qui accentuent la vie des personnages. Les mouvements de caméra sont très lents, pas de rythme soutenu… on est en permanence au bord de l'asphyxie.

Un petit plus que le réalisateur n’a pas calculé c’est la ressemblance de son personnage principal avec Stephane Bern, ça vaut le détour… le chroniqueur des têtes couronnées en cadre complètement largué dans un monde qui ne lui correspond plus et qu’il ne comprend pas, ça le fait !!

Une scène de repas m’a fait particulièrement sourire, avec des verres à vin d’une taille singulièrement anormale sans que cela ne pose de problème à personne, ça m’a rappelé un air de cithare joué il y a peu tout près de chez nous… et je me suis rendue compte à l’occasion qu’il avait des reflets très prononcés d’un Buñuel d’une époque que j’aime beaucoup, notamment celui des années 70…

Un humour noir à couper à la tronçonneuse, mais aussi et surtout un superbe hymne à la vie, bourré de coups de poing à la face de l’amorphisme…

Il n’y a pas à dire, pour faire passer des messages d’une telle force les nordiques sont assurément très doués… images, sons, lumières, couleurs, symboles, ils utilisent TOUT de façon exponentielle et nous en mettent plein les neurones…

Je n’avais pas vu un aussi bon film depuis « Les Frères Falls » et « Northfork » des frères Polish… évidemment je le recommande vivement…

Pour ceux qui ont besoin d’être rassurés par les récompenses, ils vont être servis…

grand vainqueur de l'édition 2007 du Festival du Film Fantastique de Gérardmer avec quatre récompenses : le Grand Prix, le Prix de la Critique Internationale, le Prix du Jury Jeunes et Prix du Jury Sci Fi. En plus de ses prix à Gérardmer, il a remporté le Prix ACID en mai 2006 à Cannes. Le film s'est également vu décerner trois Amanda Awards (l'équivalent norvégien de nos César) : Meilleur acteur, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario.

Résumé :

Andréas se retrouve dans une ville étrange après s’être suicidé. Il ignore comment il est arrivé là. On lui remet un emploi, un appartement et même une femme. Tout semble être parfait dans le meilleur des mondes… Très vite, pourtant, il s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui cloche. Tentant de s'enfuir, il découvre que la ville est sans issues et surtout qu’elle n’a ni entrée, ni sortie. Il fait la connaissance d’Hugo qui à découvert dans un mur de sa cave un trou dont s'échappent de merveilleux sons.


Aucun commentaire: