lundi 9 juillet 2007

Capote adapté... à l'écran


De Sang Froid de Richard Brooks (1967) ma note : 12/20

Artistiquement :

En N&B. ça démarre fort avec une musique de générique en décalage total avec les images, je lui ai trouvé un petit air hitchcockien (tout le film d’ailleurs je lui trouve cet air). La qualité des prises d’un point de vue purement esthétique n’est pas renversante… par contre coté originalités le réalisateur a su se faire plaisir… et nous avec… on a une superposition de situations voire même de flash-back pour en rajouter un peu… cette technique a été reprise pour The Hours (que je conseille très très fort là), avec quelques petits effets spéciaux à bien savourer vue l’époque du film et surtout la fugacité… perso, j’ai repéré la voiture au début du film (quand ils partent faire le crime) qu’on a l’impression qu’elle décolle littéralement de la route, et quand Perry parle de son passé au prêtre, la pluie sur la vitre se reflète sur son visage et donne l’impression que ce sont ses larmes… ça c’est fort… comme c’est du N&B les jeux d’ombres & lumières sont plus visibles, reste à savoir s’ils étaient voulus… un coté psychologique bien démarré, mal terminé, c’est bien dommage, surtout pour un film de l’époque, c’était bien vu… un petit coté Broke Back Mountain de ce coté là… avec les mêmes « audaces » et mêmes « erreurs »… on n’hésite pas à aborder l’enfance bafouée, qui peut être cause d’êtres cassés, détruits et qui deviennent des tueurs… d’autre part, on nous épargne le récit du meurtre, on nous le montre de manière très suggestive, il n’y pas de scènes gores, ce qui n’en rend la situation que plus insupportable… j’avoue, que sur ce point Brooks, m’a scotchée à plusieurs reprises tant sa réalisation est suffocante, criante de sentiments véridiques qui pousse à la limite du malaise… mais c’est ça qui est bon dans le cinéma…

J’ai trouvé l’interprétation excellente, surtout pour des « newbies », les deux acteurs principaux étaient quasi inconnus… et la réalisation a su montrer l’horreur sur des gueules d’anges… fallait y arriver…

Après je modère mon engouement, si je puis dire, car j’ai trouvé beaucoup de longueurs… je pense que le livre est bien plus intéressant, pour de nombreuses raisons… même si Brooks se surpasse par moments, en ne cherchant pas à analyser le crime et l'enquête policière qui suivit, mais en proposant plutôt une réflexion sur le processus psychologique d'un tel crime… mais là aussi, j’y retrouve plus Capote… pour la petite histoire, il était très proche de cette affaire qu’il a suivi, il a même interrogé les assassins (c’est d’ailleurs une référence directe à lui qui est faite dans le film). Par contre on ne peut reprocher à brooks son souci du détail qu’il pousse au paroxysme, mais une fois encore c’est un film pas un documentaire et le coté très psycho propre à Capote aurait pu y avoir une place plus grande, le sujet s’y prêtait… c’est la raison de mon gros bémol… n’adapte pas Capote qui veut… que l’on bien d’accord ça reste un bon film (sans plus)…

Résumé :

L'histoire, inspirée d'un fait divers, de deux jeunes repris de justice qui, le 15 novembre 1959 à Holcomb, petite ville du Kansas, assassinèrent froidement une famille d'agriculteurs sans aucun mobile apparent mais pensant en fait trouver un coffre fort dans la maison familiale. De sang-froid est l'adaptation cinématographique d'un roman de Truman Capote paru en 1966 et basé sur des faits réels.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Juge-t-on simplement le film ou l'adaptation? Ce livre est inadaptable, trop riche. Par contre, ce film est de mon point de vue fabuleux, bien meilleur que le "Capote" de l'an dernier, où je me suis littéralement emmerdée comme un rat mort (un film tellement prétentieux que j'en rigole encore).
Mais celui de Brook, c'est Visuellement d'abord qu'il est fantastique (je pourrais le voir 15 fois rien que pour les images), pour les flash backs, et pour les acteurs. Robert Blake, tu le connais, il a été "Baretta" (pour faire simple, un genre de Kojak :)

Sijavéssu a dit…

Yep, good question zibra... Et je n'ai pas de réponse absolue, si ce n'est que je pense qu'on ne peut envisager le film sans le livre et non le contraire... ça me parait difficile de ne pas faire le parallèle, vue la frontière si fine entre les 2...
Relever ce genre de "défi" fallait oser et je reconnais volontiers une fois encore, la performance de Brooks, malgré mes bémols...
Baretta connais de nom uniquement, jamais suivi ça...