28 – Révolution
Pourquoi est-ce donc si utopique ? Qu’est-ce qui inquiète donc tant ce monde ?
Des règles sont établies par on ne sait qui, on ne sait quoi, pour des raisons pas même empreintes de métaphysique, pas même invoquées d’un existentiel contesté et auxquelles pourtant personne ne déroge. Des règles qu’aucun homme ne comprend, ne déchiffre, ne cautionne mais que tous les êtres appliquent tutorialement, y mettant parfois et souvent toute leur fervente croyance païenne…
Pourtant ce monde ne manque pas de rebelles ou autres révolutionnaires, farouches gardiens défenseurs de la pensée bafouée si odieusement mystifiée, tout prêts à se battre pour telle ou telle cause aussi désespérée ou humanitaire soit elle, recevable, acquise ou perdue d’avance…
Cependant aucune émeute pour changer le cours des choses n’est en vue, aucun conflit pour dénoncer ce stoïcisme atone, aucun ersatz de rassemblement, pas même une simulation de sédition pour arrêter cette amorphique béatification d’un fictif bien être que l’on espère tous les jour ou que l’on pense avoir trouvé parfois...
Pourquoi donc une telle rigidité ? Pourquoi cette immuabilité qui nous empêche de regarder en arrière pour faire face à nos échecs et pouvoir les affronter…
Quelle est donc cette peur qui pousse les êtres à s’ignorer, à refuser leurs blessures pour ne garder que des plaies suintantes, éternels souffrants incurables, condamnés à chercher irrémédiablement une chimérique assistance, mythique soutien qui ne vient jamais ou que bien trop tard…
Pourquoi ne sommes nous pas capables de donner et recevoir sans cette perpétuelle crainte du revers, comme si tout don devait indubitablement se solder par déception, amertume et rancoeur… N’y a-t-il donc pas possibilité d’envisager autrement le relationnel, est-ce donc inéluctable ?
Et se vautrer abjectement dans la suffisance de ce que l’on ne peut avoir, de ce que l’on pense ne pas avoir droit… se cantonner dans le facile en apparence bien acquis et se détourner de la difficulté au visage si peu avenant et pourtant pas si inaccessible… encore faut-il le vouloir… un peu…
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